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mardi 8 février 2011

"En Egypte, le régime tente de diviser la population "

"Par RFI

Plusieurs milliers de personnes étaient toujours présentes mardi 8 février sur la grande place Tahrir du Caire alors que la révolte contre le président Hosni Moubarak entre dans sa troisième semaine. Le régime semble vouloir gagner du temps : il a annoncé lundi des hausses de salaires et une enquête sur les violences. Il tente également d’opposer ceux qui manifestent et ceux dont le travail est perturbé par la contestation. La mobilisation, toutefois, ne faiblit pas.

Sur la place Tahrir, l’annonce de l’augmentation des salaires et des retraites a été accueillie dans l’indifférence. La raison est simple. Les manifestants sont majoritairement des chômeurs et des étudiants et non des salariés. Quant aux retraites, ils en sont bien loin puisque la plupart d’entre eux sont des moins de trente ans.

Notre dossier spécial
Devant des canons à eau à la sortie d'une mosquée, le 28 janvier 2011.
04/02/2011
L'Egypte dans la tourmente
En fait, la cible visée par le gouvernement est les dix millions de salariés de l’Etat et les retraités, ceux que le gouvernement appelle la majorité silencieuse. Une manière pour le pouvoir de creuser le fossé entre ceux qui travaillent et ceux qui manifestent.

Les médias étatiques n’oublient pas d’illustrer à chaque occasion comment les manifestations perturbent la vie quotidienne de millions d’Egyptiens et portent atteinte à l’économie, donc aux revenus de l’Égyptien moyen. Les plus touchés aujourd’hui sont les travailleurs temporaires liés au tourisme et qui commencent à être congédiés en masse. Si les touristes continuent à éviter l’Egypte, ils pourraient devenir des millions au chômage et sans revenus.

Les multiples tentatives de diversion du régime égyptien

C’est un rapport de force très instable et un jeu très nouveau, impossible avant le 25 janvier, avant l’entrée en scène politique de cohortes de contestataires place Tahrir.

Depuis, pour endiguer ce raz-de-marée populaire dans son domaine réservé, le pouvoir a tout essayé : l’intimidation, la force ou bien la séduction. Après les canons à eau et les balles en caoutchouc de la police, il a même fait donner la charge à une cavalerie de dromadaires et de chevaux avant de lancer des hommes à pied, armés de cocktails Molotov et même de fusils à laser.

Ceux qui ont fait leur service militaire en Egypte ont bien reconnu la tactique militaire qui consiste à envoyer des fantassins pour terminer le travail des chars d’assaut, chevaux mécaniques du XXIe siècle.

En tout cas ce jour-là, en résistant pendant des heures, la foule désarmée de la place Tahrir a fait vaciller le régime et, finalement, quoi qu’il advienne maintenant, une démocratie véritable, le pourrissement du mouvement de révolte ou bien sa récupération, plus rien ne sera jamais comme avant.

En bon guerrier, Hosni Moubarak l’a compris. Il tente encore des diversions en dénonçant par exemple un complot international et en attisant la peur du loup islamiste. Il a aussi démis son fils et ses amis. Il a même donné des têtes à couper dans les procès en corruption qui vont s’ouvrir. Trop peu, trop tard, le pouvoir lui a visiblement déjà glissé des mains.
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http://www.rfi.fr/afrique/20110208-egypte-le-regime-tente-diviser-population

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