"Les accrochages ont repris place Tahrir entre des milliers de pro et d’anti-Moubarak. Pavés et boules de feu sont échangés entre les deux parties. Des accrochages qui ont fait de nombreuses victimes comme en témoignent les ambulances qui ne cessent d’arriver aux abords de la place. L’armée qui tentait de créer une barrière entre les combattants a vu plusieurs de ses blindés touchés, sans dommages, par des cocktails Molotov. Le dernier bilan fait état d'au moins un mort et 600 blessés.
Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Notre dossier spécial
Devant des canons à eau à la sortie d'une mosquée, le 28 janvier 2011.
02/02/2011
L'Egypte dans la tourmente
Les combats ont commencé dans l'après-midi après un assaut musclé des partisans du raïs. Les partisans du régime ont même lancé une charge surréaliste de cavalerie et de dromadaires.
On était comme au Moyen Age quand un château était pris d’assaut. Les deux parties ont échangé des jets de pavés, des projectiles extrêmement dangereux. Les Moubarakiens ont aussi utilisé des cocktails Molotov. Selon l’opposition, les partisans du président étaient épaulés par des policiers en civil et des gros bras loués pour l’occasion.
Un manifestant blessé à la tête sur la place Tahrir, le 2 février 2011.
02/02/2011 - Egypte
Violents affrontements au Caire : des centaines de blessés
Pourtant, la matinée avait commencé par des manifestations pacifiques. Place Tahrir se trouvaient les anti-Moubarak et la place Moustapha Mahmoud et la Corniche du Nil accueillaient les pro-raïs. Des partis d’opposition avaient même accepté de dialoguer avec le vice-président, le général Omar Souleimane. Mais tout a basculé quand les manifestants de la Corniche ont marché sur la place toute proche de Tahrir.
Le vice-président égyptien Omar Souleimane a appelé mercredi soir les manifestants à
rentrer chez eux et à respecter le couvre-feu. Condition première selon lui pour que le
dialogue avec l'opposition puisse commencer.
L'armée continue d'observer une certaine neutralité
L'armée a essayé d'intervenir à plusieurs reprises, ce mercredi 2 février 2011, en tirant en l'air, pour séparer les pro et anti-Moubarak. Mais globalement, elle est restée neutre. Pour preuve : cette image marquante en fin de journée d'un char planté au milieu des deux camps, avec des soldats regardant passer les jets de pierres au dessus de leur tête, sans intervenir.
Encore une fois, une position d'attente de l'armée, alors qu'on pouvait s'attendre à une réaction de sa part pour déloger les manifestants de la place Tahrir, le chef d'état-major leur ayant demandé dans la matinée de rentrer chez eux.
Assurer la transition politique
Ironie du sort, quand les affrontements ont dégénéré, ces mêmes manifestants ont appelé l'armée à l'aide pour les protéger des violences du camp adverse. Une armée sollicitée donc, mais qui pour l'instant ne bouge pas et ne dévoile pas ses intentions, alors que certains pensent qu'elle pourrait assurer la transition politique, après le départ de Hosni Moubarak.
Dans la soirée, le chef d'état-major de l'armée américaine, le général Mile Mullen, a même exprimé sa confiance en l'armée egyptienne pour garantir la sécurité dans le pays."
http://www.rfi.fr/afrique/20110202-egypte
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